Épisode 6 : Les vétérans de Moussy bloqués au stade… anal ?

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MALGRÉ LES MESURES radicales qui consistaient à doper l'effectif en doublant les rations d'apéro, les hommes de Mourininho, le petit Mourinho du Val-d'Oise, ont enregistré une énième défaite (1-2) dimanche dernier sur leur champ de betteraves boueux et collant face à un autre mal classé, Neuville, équipe de voleurs notoire soit dit en passant. Pour expliquer ce nouveau revers, on ne pourra pas évoquer l'arbitrage puisque le match se jouait à domicile, ni le manque de motivation, les Moussyacois de plus de trente-cinq ans du dimanche matin, aisément identifiables aux coupes de cheveux punk à l’iroquoise ou skinhead et au remugle épouvantable s'exhalant des sacs de sports floqués par le sponsor-sac du club, La Divette de Moussy/Place du Marché, étaient gonflés à bloc avant le coup d'envoi. Non, là, il faudrait plutôt parler de maladresse, de pieds carrés, de naïveté, de malchance, de malédiction, de maraboutage, de manque de fraîcheur physique, d'absence de réalisme, de connerie, de misère tactique et technique, de rêves prémonitoires qui ne se réalisent jamais... Mourininho, à l'instar du mythologique Sisyphe roulant sur la colline un caillou qui redescend chaque fois sur l'autre versant, serait-il condamné par les dieux du stade à pousser éternellement le ballon de sa propre défaite ? (belle métaphore, je sais, merci).

Le film du match : après être passé complètement à côté de la 1ère mi-temps, les joueurs de Mourininho ont attaqué la deuxième pied au plancher avec un handicap de deux buts à remonter. Et tout le bagage du footballeur raté y est alors passé : vingt-cinq tirs dans la forêt ou sur la route par-dessus les filets de protection, frappes enveloppées à quatre mètres (y avait bien les enveloppes mais pas les frappes), reprises de volée de rouge-gorge, plats du pied en rupture des ligaments croisés, mies de pain, passes au gardien adverse, centres au troisième poteau... La réduction du score n'a été obtenue qu'à la faveur d'un penalty imaginaire honteusement accordé par l'arbitre-maison (big up à Stéphane aka « le Michel Petrucciani du football » eu égard à sa maladie du genou de verre) qui a dû essuyer une pluie d'insultes de la part des joueurs de Neuville (l'hôpital qui se fout de la charité, là !). À ce niveau d'incompétence, pour les vétérans de Moussy, il ne reste plus qu'une chose à faire : brûler tous les slips fétiches et autres calbutes porte-bonheur des joueurs dans un grand feu purificateur jeudi prochain avant l'entraînement et repartir sur des bases saines et propres ! Et espérer peut-être un retour en grâce du buteur buté Jean-Michel, dit « la danseuse » à cause de sa blessure récurrente au talon et d'une pointe musculaire persistante (talon-pointe-talon-pointe).

En conférence de presse, Coach Mourininho, toujours très technique, ambidextre (pastis main droite et olives fourrées au piment main gauche) et séducteur (brushing impeccable sur tonsure chenue) a livré son sentiment de manière claire, nette, calme et réfléchie : « Nous sommes bon dernier, nous sommes à notre place. Je n'ai rien d'autre à ajouter, sinon que désormais, je ne parlerai plus aux journalistes. J'ai pris la décision, certes difficile et douloureuse, mais en accord avec moi-même, ma femme et mes enfants euh mes adjoints, de ne plus m'exprimer dans la presse. Messieurs les fouilles-merde, je vous salue ! Passe-moi les cawètes, Gizou, et plus vite que ça, ou tu joues pas dimanche ! »

À bon entendeur.

Classement : lanterne rouge, 16 points

Rip

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