Épisode 5 : Un beau match nul et les éléphants roses des troisièmes mi-temps qui chantent
VÉTÉRANS – 2e DIVISION DE DISTRICT – Groupe C. Le match en retard comptant pour la 10e journée Herblay - Moussy a pu se jouer dimanche matin malgré l'épisode neigeux de vendredi consécutif à l'annonce faite par Mourininho jeudi soir : « Je ferais jouer Gizou dimanche », et c'est tant mieux, car ce fut un match superbe, au scénario parfait et au dénouement digne d’une bonne tragédie à l’ancienne. Le synopsis du match était le suivant : à quelle sauce Herblay, équipe du haut de tableau, allait-t-elle manger Moussy, bon dernier du groupe, sur le billard synthétique de son stade municipal ?
Sous un soleil de sport d'hiver présent lui aussi à ce rendez-vous VVVIP, il n'a rien été de ce scénario écrit d'avance. La beauté du sport faisant que la vérité surgit toujours du terrain. La partie était pourtant bien mal engagée pour les Moussyacois qui encaissaient un but sur la première action (1-0, 1’) et devaient d'entrée de jeu partir avec un handicap et cravacher après le score. Le spectre des deux ou trois buts concédés dans les dix premières minutes, sale habitude contractée par les vétérans de Moussy cette saison, revenait hanter l'esprit des hommes de Mourininho secondé pour ce match par son ami, le grand et incontournable entraîneur Guy Blondeau, auteur du fameux aphorisme : « Quand on a le ballon, l'adversaire ne l'a pas ». Hé wai les copains, c'est la science du football qui s'exprime ici. Las ! Il y avait onze guerriers moussyacois sur la pelouse d'Herblay dimanche matin et non contents de ne pas encaisser de deuxième but, les bleus de Moussy ont enfilé celui de chauffe, rendant coup pour coup, dominant même leur adversaire dans tous les compartiments du jeu. Ne manquait alors que le réalisme offensif. Face à des coups de boutoir certes souvent gauches mais répétés, la défense d'Herblay a fini par rompre à la... dernière minute de jeu, oui, j'ai bien dit dernière minute de jeu. Un but de renard des surfaces, un but de rituel vaudou : ce vieux chauve black de Serge entré en cours de jeu exploitant une erreur défensive pour égaliser in extremis (1-1, 90’) et libérer les siens du mauvais sort qui les poursuivait depuis le mois de septembre. La réussite a pour une fois changé de camp et les sorciers pourris ont été priés pour une fois de lâcher les crampons moussyacois.
Un gros match, donc, avec du beau jeu et de l'engagement viril (un genou, un dos et un œil au beurre noir côté Moussy). La spirale de la défaite enrayée, Mourininho a tout de suite mis en garde son monde dans sa déclaration d'après-match : « Le nul est largement mérité. On aurait même pu gagner. Je suis fier de mes joueurs, tout le mérite leur revient (dit-il modestement). Après le dernier entraînement, j'avais mis l'équipe, non pas « au vert » comme c'est l'usage, mais « au jaune », ou « au verre » si vous préférez. Il faut croire que la méthode a porté ses fruits (raisins, malt, houblon). Mais, paskya un mais, nous ne sommes pas encore tiré d'affaire, loin de là, nous sommes toujours dans une zone de très fortes turbulences. Toutefois, au regard de cette rencontre contre un prétendant au titre, il est permis d'entrevoir de réelles possibilités pour la suite. Mieux, apercevoir la lueur de l'espoir du maintien et les éléphants roses des troisièmes mi-temps qui chantent ». Sur ce, tout sourire brillant d’une sorte de jaune-vert un peu, le Grand Petit Coach a levé son verre au match nul et demandé si quelqu'un avait vu les cawètes. C'est beau, un entraîneur heureux.
Classement : derniers mais plus pour longtemps avec 15 points
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