Épisode 7 : Dans la douleur
MOURININHO AVAIT PRÉVENU : « Ceux qui n'emmanchent pas, ceux qui ne sont pas des guerriers sur le terrain, commenceront le match sur le banc des remplaçants ». Gizou, archétype du joueur technique tout en touché de balle, a donc commencé sur le banc. Mais raaahlala, on n'y croyait plus, Moussy a réussi à l'emporter sur son horrible pelouse en pente face aux bouffons de Bouffémont (3-2, voir « Résultats et classement »).
Un choix tactique osé
Tout avait pourtant mal commencé, une fois de plus, pour les joueurs du génial coach Val-d'Oisien qui se trouvaient menés deux buts à zéro à la demi-heure de jeu. Mourininho avait opté pour une mise en place tactique des plus osées avec deux milieux de terrain à droite, deux milieux axiaux et PAS DE MILIEU GAUCHE. Ce choix hautement stratégique a eu le don extraordinaire de déstabiliser totalement l'effectif moussyacois, le désert à gauche et l'embouteillage à droite semant le trouble sur le positionnement de tous les joueurs. Ainsi erraient-ils, perdus sur le rectangle, à la recherche d'une attitude à adopter conforme à la pratique du football. Le plus intéressant dans tout ça, c'est que durant la 1ère mi-temps, tous les ballons passaient par le flanc gauche de Moussy. Les buts de Bouffémont (12’, 25’) sont aussi arrivés par ce même côté gauche. Le génie du coaching n'est pas toujours bien compris. Peut-être que Mourininho a dix ans d'avance en terme de tactique... La réponse en 2021.
Le réveil salvateur de Jean-Micheton
Juste avant la mi-temps, sur un ballon aérien, Jean-Mimi, l'avant-centre autochtone, plaçait une tête qui frappait la barre transversale. Alors le numéro 9 s'arrachait rageusement pour pousser la balle au fond des filets grâce à un tacle glissé dans la boue (1-2, 43’). Un but digne du grand Gerd Muller de 1970. En deuxième mi-temps, Jean-Micheton, providentiel, définitivement de retour, doublait la mise avec un maximum de réussite sur un ballon cafouillé et dévissé dans la surface de vérité (2-2, 50’). Un but à la Patrick Dewaere dans Coup de tête, un but presque involontaire. Jean-Michel a téléphoné à sa femme, les yeux tout plissés de méfiance, dès sa sortie du terrain. Affaire à suivre donc. À 2-2, les hommes de Mourininho revenaient de loin. Il faut dire qu'entre-temps, tout en continuant à jouer, l'équipe avait fomenté une mutinerie pour que l'on positionne un milieu gauche sur le terrain, menaçant Osvaldinho de forfait général. À contre-cœur, mais bien obligé de faire face et au chantage de ses joueurs et au désastre engendré par sa tactique non-payante, ne supportant pourtant pas la critique, Mourininho, l'homme aux coups de gueule légendaires, a fini par céder aux injonctions de ses joueurs, profitant de la blessure musculaire de Robert dit Bob dit Roberto Carrelage dit Bébert, un attaquant axial, pour le remplacer par un milieu gauche. Entrée de Gizou donc (35’). La suite, on l'a connaît, malgré un nombre incalculable d'occasions gâchées, le match tourna à l'avantage des vétérans de Moussy grâce à un troisième but marqué sur une action collective d'école en une touche de balle (3-2, Jacques, 80’).
Apéro platinien
Dès la conférence de presse dite aussi dans le jargon du football amateur « apéro », le génial Mourininho, au pastis, avait déjà changé de discours, paraphrasant Michel Platini : « Dans le football, le geste le plus important, c'est le contrôle... anti-dopage négatif. Si Gizou ne change pas ses habitudes, il est condamné à rester une majorette sur le terrain », et se tournant vers son milieu gauche: « Gizou, arrête le pschitt, sur le terrain t'es une vraie majorette ! ». Inconsciemment ou pas, Mourininho est bien décidé à casser les couilles de son ex-collègue de travail jusqu'à la fin de la saison, mais ce n'est plus un scoop. À tout souffre-douleur tout honneur, le mot de la fin reviendra à Gizou : « C'est décidé, l'année prochaine, je signe à Joinville ! ».
Classement : toujours derniers avec 20 points, à 1 point de l’avant-dernier, Neuville
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