Berga (1962-2061)

 

Des boules en dessous des bras ; Moi j’essuie les boules au fond du café, absolument tous ses sketches tournent autour de la forme sphérique (ce qui lui avait d’ailleurs à ce titre valu le surnom de « maboul »).

Un des plus farouches partisans pour que l’on conserve à la partie de boulevard où se trouvait la Gondole, l’appellation de boulevard des Boules.

 

Soit atteint de démence précoce ; soit de ce que John Culard appelait le gâtisme hautain, Berga s’était spécialisé dans des comptines imbéciles, assez proches des limericks d’Edward Lear.

 
 

Grand-père courage

 

♫ ♪

« Mes braves petits enfants,

Allez donc me chercher

Un gros lion chez l’épicier. »

« Avec plaisir, gentil grand-père. »

« Et comme cela, tout à l’heure,

Je préparerai en un quart d’heure

Un bon lion farci, votre plat favori. »

« Oh chic alors, du bon lion farci.

Merci grand-père. Merci.

Tralalalalère et tralalalali ! »

♪ ♫

 
 

Les Boules cylindriques

 

L’histoire d’un gars qui passe sa vie à cylindrer des boules en dépit des vicissitudes de l’existence et des difficultés de rangement.

Face à lui, une organisation redoutable, carrée en affaires, et prête à tout pour l’empêcher de cylindrer tranquillement : le gang des cubistes !

« …Gaber remontait vaillamment l’escalier du troisième étage, les sphères s’entrechoquaient voluptueusement dans son sac. À chacune des marches escaladées, sa fidèle étoile tintait sur sa poitrine.

De l’autre côté de la rue, dans l’ombre de l’immeuble d’en face, Cubitus et ses hommes le guettaient, armés de téléphones portables… »

 

On se souvient encore de la conversation drolatique lors de la première apparition de Berga.

Engagé pour jouer le rôle d’un navet dans la revue Salades de saison, il déboule au milieu du plateau, mais refuse les consignes du metteur en scène.

Son ami (Vampierre en l’occurrence) lui en fait le reproche :

― Alors, comme ça il paraît que tu as tout simplement refusé de sautiller sur place ?

― Écoute, c’était complètement irrationnel. Mon personnage…

― Ton personnage ! Ton personnage ? Tu jouais le rôle d’un NAVET !

― Oui, parfaitement, un navet ! Et figure-toi que le Golden Globe a dit de moi que j’incarnais le meilleur navet de la revue !

(Berga a les boules, Éditions des Sphères)

 

Sans compter ses fameux adieux au monde du spectacle, en 1997, à la Poêle à rire, où il fait s’esclaffer le parterre par sa fausse candeur hypocrite :

― Hélas, tout est terminé pour moi. Le rideau est tombé. On ne peut pas indéfiniment se tenir au sommet…

― Ah, vous avez déjà été célèbre ?

― Non.

 

 

Georgie de Saint-Maur