Position 23

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Dans les épisodes précédents :
Le maître Bougebouche est mort !
Abattu, rayé de la carte à coups de supprequin.
Psychœ vient rendre compte des résultats de sa mission auprès de son supérieur.

Siège des assurances Comptex...

Le Révérend aspira copieusement une volute de fumée, en montrant des signes de surmenage. Ses cheveux pointaient vers le bas et il s’essuyait le nez, de manière machinale, avec un contrat d’assurance.

Face à lui, Psychœ faisait son rapport.

A-t-il flairé que vous êtes de chez nous ?

Difficile à dire. C’est un drôle de type, vous savez ?

Dans quel sens ?

On dirait qu’il a le Métapoly en tirelire.

Oui, c’est ce que j’avais entendu raconter.

Je ne vous cache pas qu’il m’épate.

Ma pauvre enfant, mais c’est le sucrier qui réclame la gabelle votre histoire. Vous n’avez pas encore ratonné ce lardu ?

Ben, le problème avec cézigue c’est que je crois que je l’ai dans la peau, et bien profond.

Ne me faites pas marrer, j’ai les lièvres crevassés. Votre nabot est aussi jaune que son rire.

Psychœ secoua sa crinière de lionne.

Que voulez-vous dire, mon Révérend ?

Que la police des fous défend des valeurs obsolètes. Le vrai rire ne se trouve pas chez des gens qui croient souper finement en mangeant des pommes chips.

Il a quand même dessoudé Bougebouche.

Ah ben non, figurez-vous. C’était un sosie.

Un sosie ?

Eh oui, il est vachement prudent, le maître Bougebouche.

Mais ce n’est pas possible ! Je n’y crois pas une seule seconde, c’est trop débile.

Vous êtes complètement quadrangle, ou quoi ? Vous croyez que je vous dis ça pour me donner un genre ?

Je ne sais pas, j’ai l’impression que vous me tenez des propos extravagants.

Ah non, hein ? menaça le Révérend. Pas des propos extravagants !

Bon, ben alors je ne dis plus rien.

C’est ça, ne dites plus rien.

Un ange passa.

Ou plutôt, se contredit le Révérend dans un désir de communion solennel, essayez d’être drôle.

Psychœ hésita :

Euh… voyons… Razmot était une scie musicale !

Razmot ? s’ahurit l’autre. C’est qui ça, Razmot ?

Euh, non pardon, je voulais dire : Mozart… Mozart était une scie musicale !

Un nuage de consternation craquela le plafond du siège des assurances Comptex.

Je n’ai jamais entendu un jeu de mots aussi mauvais, s’attrista le Révérend, c’est pitoyable !

Oh, flûte. J’ai oublié « bécarre ».

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J
Le rêve errant eût été un meilleur jeu de mot dans la rouge bouche de pyschoe mais on peut comprendre tout l'émoi qui devait l'éteindre. Et si c'était Razmot, qui avait fait chanter le maître entre deux notes fébriles de flûte enchantée? Histoire de le rendre totalement à l'où-est-ce? Je veux dire ne pouvant plus répondre de rien. Si ce sosie, par exemple en était vraiment un ou si en effet la gabelle n'était pas la seule façon d'empêcher l'auteur visiblement dipsomane de continuer à saler son café pour bien s'en dégoûter, lors d'une rechute ou l'autre?<br /> <br /> J'espère que le supprequin finira par livrer tous ses secrets à l'autopsie.<br /> Un supprequin baignant dans un fond d'acide botulique pourrait, selon le grimoire antidaté par les sages de fion, à ce qu'il se dit chez les initiés, tel un philtre magique faire apparaître au grand jour tant les les mobiles de l'auteur névrosé (en manque d'alcool, je veux dire, le cas échéant)que quelques gouttes de sang prélude à un véritable assassinat.<br /> <br /> Fut-il de Bougerouge ou celui d'un autre qui aurait porté le château à sa place.
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G
Cher jean-Luc, merci pour ce commentaire.<br /> Oui, vous avez raison, on peut avancer que les artistes ou les philosophes modernes profitent de l’amnésie "supprequine" des nouvelles générations pour pouvoir répéter ce qui avait déjà été dit.<br /> Rien d’étonnant à cela. Les éléments de progrès entrent petit à petit dans la conscience collective à travers ce que je n’hésiterai pas à appeler une campagne de saturation. Dès la chute de l’empire romain, c’est par la répétition siècle après siècle, d’idées et de concepts « moraux » que l’Église a installé la morale. C'est là "le rêve errant".<br /> Toutes mes félicitations.
M
Je reprends la plume, poêle aux enclumes, pour vous signaler une erreur, poêle au beurre.<br /> "C'est le sucrier qui réclame la gabelle" est une ineptie !<br /> La gabelle est un impôt sur le sel qui avait cors au Moyen-âge, poêle au fromage.<br /> Il fallait donc écrire : "C'est la salière" en lieu et place du "sucrier", poêle aux pieds.<br /> Une fois de plus, ce roman se distingue par sa nullité, et vous par votre grande ignorance.
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