Le prétendant

 

Jimmy Jones semble avoir perdu toute identité précise. Omniprésent et incertain, tel est l’associé de Charly Wang.

 

Je l’ai rencontré il y a quelque temps, casque de chantier sur la tête, participant à l’une de ces nombreuses opérations de nettoyage qui s’attaquent aux murs et aux rues de l’Inside City.

Il m’est apparu ainsi à plusieurs reprises dans les tenues les plus extravagantes. En blouse d’épicier, tenant la caisse du magasin d’alimentation qu’il a ouvert avec le propriétaire du White Swan ; un peu plus tard, en tablier rouge bordeaux, prenant les commandes au Ruth Steack House ; et un soir, à l’International Spy Foundation, en bleu de travail, venant jeter un coup d’œil à la chaufferie. Il m’a tendu un laisser-passer signé de la main même d’Ange Staboulov. À quoi joue-t-il ?

 

O’Flaherty m’a proposé son aide.

― Mon vieux, le grand manitou n’est pas clair dans l’histoire. Il va foutre la fondation dans la merde avec ses magouilles.

L’Irlandais tient à l’honneur de la maison. Il a mis à ma disposition les archives numérisées du département de vidéosurveillance.

 

Je passe mes journées à les éplucher, l’œil rivé sur l’écran de mon vieux Toshiba, guettant l’apparition de la silhouette familière de celui que le responsable de la crypto surnomme désormais « le caméléon ».


 

Édouard.k.Dive