Épisode 10 : Belloy 3 - Moussy 3 : un nul pas si nul
MOURININHO le petit Mourinho du Val-d'Oise a sauvé sa tête à Belloy-en-France (match aller qui avait été reporté pour cause d'intempéries). Un nul, 3-3, arraché par l'équipe de Belloy sur son terrain grâce à ses douzième et treizième joueurs, j'ai nommé l'arbitre maison et son assesseur à la touche, chef de gare dans le civil. Pour ce dernier, c'est pas compliqué, dès qu'il voit quelque chose passer, un train, une draisine, un joueur de Moussy, un chien, un oiseau, il lève son drapeau. Une belle machine que ce juge de touche. Pour l'homme du centre aussi, dimanche dernier, ce fut du grand art. Deux penaltys pas du tout évidents accordés à son équipe. Mais dans l'ensemble, pas à se plaindre, l'équipe du Grand Petit Coach moussyacois a connu des dimanches matins plus difficiles à vivre. À déplorer, la blessure sérieuse de Jacques José consécutive à un coup par derrière (oh juste une petite rupture du tendon d'Achille). Big up JJ. Merci aux pompiers pour leur participation active. Jacques José aurait déclaré : « Aaaaaaaaaïe, j'ai ma-al ». On les connaît Belloy, on sait que c'est pas des poètes. Ça triche, ça emmanche, ça met des coups, ça blesse. Des chasseurs du dimanche, on a déjà parlé de ça et de leur terrain traversé par une rivière.
Pour un match nul à Belloy, Mourininho aurait signé tout de suite les yeux fermés. Le classement ne change pas devant ni derrière dans le groupe C. Pour moi, dans ce groupe, rien n’est joué, je le redis. Même si jeudi dernier à l'entraînement l'équipe a failli imploser de la façon la plus mourininiesque qui soit : engueulades, mauvaise ambiance généralisée, reproches à deux balles aux uns et aux autres, débuts de bagarre... Mourininho avait alors déclaré à l'issue de la séance : « C'est fini, j'viens pu ! ». Mais dimanche matin, il était là, remonté comme une pendule, l'œil torve du tigre, coiffé, rasé de frais, sembon, en survète, parka neuve peut-être un poil trop longue offerte par le club qui lui exprimait par ce geste l'assurance de son soutien, imitation de Swatch au poignet, t-shirt près du corps de marque (Derby Country), chaussures de marque (Babou), comme si rien ne s'était passé à l'entraînement, comme d'hab. La classe, ce manager. Le haut niveau.
En le voyant à l'apéro, comme ça, si beau, son verre de pastis et ses cawètes dans la même main (geste technique qui est la pierre de touche du génie), demandant du feu ça et là clope au bec, souriant à qui mieux-mieux de toutes ses huit dents, je me suis rappelé cette phrase qu'on entend souvent près des machines à café : la classe, on l'a ou on l'a pas. Et Mourininho, même en figurant à la dernière place du championnat avec une équipe de parpaings toujours plus proche chaque semaine de la relégation, même avec une parka trop grande, même avec deux grammes cinq, assurément, il l'a.
Classement : derniers avec 26 points, à 2 points de Neuville
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