Cinquième tableau : Résolutions

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Mon oncle André fourrageait dans les papiers du secrétaire, en grommelant, parce qu’il ne trouvait pas ce qu’il cherchait.
Tante Rrose, avec un regard hideux, fixait le mur devant elle.
René demanda à reprendre une seconde fois de la soupe de mouton. 

Je m’empressai de le servir. 

Une idée commençait à germer dans mon esprit.
― René, et si nous allions fabriquer du surréalisme dans l’atelier ?
― Excellente idée, rétorqua mon oncle André. Allez-y les enfants. (Puis il poursuivit en marmonnant entre ses dents :) Au moins comme ça seront-ils éloignés de cette maudite bibliothèque. 

Une fois installés dans l’atelier, devant le feu qui crépitait, je fis part de mon plan à mon frère.
Le système de fermeture du meuble n’était pas compliqué en soi, mais les loquets étaient fermés et la clé se trouvait cachée quelque part dans la maison.

Il est vrai que j’avais trouvé cela bizarre que mon oncle André cache cette clé, mais mes tentatives pour découvrir l’endroit secret étaient restées vaines.
― Qu’à cela ne tienne, René, il suffit d’essayer les clés du bahut, elles paraissent assez semblables et puis on peut aussi tenter le coup avec les épingles à cheveux de Tante Rrose… Qu’en penses-tu ?
― Oui, pourquoi pas ? me répondit évasivement mon frère.

Cette nuit-là, très excitée, je descendis sur mes pieds nus le grand escalier en chêne, mon frère sur les talons. René alla chercher les clés du bahut et les essaya sans succès. La bibliothèque suintait à nouveau cette odeur de charogne pétrie d’huile de machine à coudre.

C’était insupportable.
Cependant, nous poursuivions nos efforts avec les épingles à cheveux, un léger cliquetis se fit entendre…
― René, on y est… ça va marcher ! 

À ce moment, l’odeur s’intensifia, et la lumière verdâtre se répandit dans le salon. 
À cela s’ajouta un bruit tellement terrifiant que je pris mes jambes à mon cou et remontai l’escalier le plus vite que je pus. 


Georgie de Saint-Maur   
 

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