Yver par Céline Maltère
Nous vivions terrés dans nos grottes, espérant un puissant soleil. Depuis quinze mois, la neige ne fondait pas. Il restait un blé rance que nous disputaient quelques rats. Bizarrement, personne ne mourait : le problème d’une saison qui dure est qu’elle modifie la nature mais qu’elle ne tue rien, à la longue. Beaucoup avaient déjà quitté nos rangs, modifiés par le froid ; nous avions peur de leur retour. Ils étaient nos semblables et ils nous terrifiaient, passés soudain dans le camp d’Yver.