L'errance intérieure par Cyrille Godefroy

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« Allez, Trico, lève-toi, un peu de courage ! Il en faut, du courage, pour affronter la vie. Et pour supporter mes congénères qui la peuplent. Quel mot curieux : congénère. On entend surtout la première syllabe. Du courage ou de l’insouciance, cette huile qui fait coulisser les rouages les plus résistants, cette disposition qui transforme en poussière la pointe de la flèche. »

 



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G
Je viens de lire la nouvelle de Cyrille Godefroy « L’Errance intérieure »…et j’ai bien aimé. C’est une réussite. <br /> Cyrille se réclame de Samuel et d’Eugène et il a bien raison.<br /> Il a glissé beaucoup de réverbération dans son court texte humoristique. <br /> L’auteur (le héros), qui est un finaud, justifie absurdement sa vacuité et son immobilisme. <br /> Tourmenté par un stade oral dérisoirement monomaniaque (il mange, il fume et boit du café), il nous met en présence d’une sorte d’Obi-Wan Kenobi balzaquien, aliéné par sa propre farce et qui concourt vite à un incessant questionnement existentiel. <br /> Le timbre béguetant d’une prudence paroxystique ricoche sur les parois de murs intérieurs.<br /> L’auteur (le héros), n’a ni amis, ni parents, ni collègues. Et c’est cet isolement qui nous le rend tout de suite sympathique. Un isolement stupide que vient renforcer l’isolation thermique de son lieu de vie.<br /> Mais est-ce vraiment une vie ? Oh oui, car la claustration que Cyrille Godefroy nous décrit est avant tout amusante. Ses hésitations raisonnées, quasi-schizophrènes, quant à l’opportunité d’aller dehors, sont, au final, bien plus comiques que dramatiques. On les sent fictives et disposées là par et pour le plaisir. Heureusement d’ailleurs, car l’enfermement nombriliste d’un personnage tel que Trico pourrait nous gêner...<br /> Bravo pour cette nouvelle. Bienvenue à l’Abat-Jour !<br /> G de SM
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C
De cet éloge, plus lumineux que la nouvelle elle-même, je vous sais gré, Georgie. Vous avez pertinemment repéré la mèche de dérision que Trico traîne derrière lui.