Pattern austère
Un jour, je tombai façon lézard sur un rapport de la confrérie du nez rose. On y balançait noir sur blanc l’ignorance crasse du grand empaffé en matière de sacré Nom de Dieu. Ça me faisait un point commun avec le branquignol sauf que je n’avais pas, pour ma part, mission de faire souffler l’esprit sur le monde. Et les sbires de l’OBNI de faire le lien entre ce cas rance et la désertion des églises au profit des boîtes boursières et des places à partouze. Dont acte.
Le niais rose était à l’affût. Les prières des plus embringués atterrissaient dans les grandes oreilles du système de mes deux. Oneiros avait créé le divin, le divin lui rendait la pareille en lui refourguant un peu de nos litanies en loucedé. Que ce soit ni plus ni moins qu’un détournement de destinataire et que tout cela se fasse au mépris de ce qui était au fondement de notre relation, le colloque singulier entre Lui et nous, le monde s’en battait apparemment les couilles. L’orchidectomie guettait et on ne l’aurait pas volée.
Il y avait sur mon toit un nid de rondelles, posé à même l’ardoise. Je suivais des cours d’oiseuse en parallèle de mes études de Linguistique rappliquée en quatrième vitesse. Nous apprenions à distinguer un coeur-mourant, un gros signal ou une bergère honnête après encodage audio-compressé. Le format Vorbis me posait quelques problèmes. Il m’en pose encore. Mon psychiatre, le Docteur Schott, avait une théorie là-dessus.
« Le format Vorbis est un format ouvert, m’avait-il expliqué, et vous avez développé une peur panique de l’intrusion. Un trouble qui explique sans doute également votre... obsession. »
Salopard ! Tout le monde savait que le docteur Schott était un faux nez qu’enfilait le grand empaffé quand il lui prenait l’envie de jouer au rubik’s cube avec mes neurones.
Je traînaillais dans la ville, l’oreille aux aguets. Au milieu du craillement des corneilles noires, je distinguai très nettement le ricanement de l’Être Rêveur. La volaille aussi était à ses ordres et cela, croyez-moi, n’était pas la meilleure nouvelle du monde.
Édouard.k.Dive