Noël de graisse par Benoît Patris
« Je travaillais dans cet abattoir depuis une semaine. C’était mon premier emploi. Le boulot consistait à soulever des demi-carcasses de porcs et à les suspendre à des crochets métalliques. Des trucs d’une cinquantaine de kilos, secs et froids, qui arrivaient sans cesse. On aurait dit le mythe de Sisyphe, les carcasses porcines se substituant à cet éternel rocher qui invariablement dégringolait de sa colline. Bref, ce n’était pas ce qu’on faisait de mieux comme boulot. »