Position 24

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Dans les épisodes précédents :
Bougebouche est mort !
Mais ce n’était qu’un de ses sosies…
Le magnat Bolzaire s’impatiente.

Étable en marbre...

Vous avez lu les journaux ?

Le large bureau du magnat Bolzaire était cossu. On devinait que l’homme qui était assis mollement en face de lui, et qui ne répondait pas, était le maître Bougebouche.

Ils ne parlent que de l’attentat.

Je m’en fous, je n’y étais pas !

Eh bien moi j’y étais. Et je vous prie de croire que ça a été la débandade des couillons.

Bougebouche but paresseusement une gorgée de vin.

Hé, il n’est pas mauvais ce renard, apprécia-t-il.

Je sors de l’hôpital, poursuivit nerveusement Bolzaire, j’ai les vertèbres en fricassée. Le médecin dit que je peux me rompre en deux comme un roseau.

Vous ne savez que vous plaindre.

Et où en est le Rescrit ? se contraria immédiatement le magnat. Il faut qu’il soit ratifié, c’est primordial.

Primordial pour qui ?

Pour moi, espèce d’imbécile !

Ma foi, ça avance doucement. Je peaufine…

Vous n’êtes qu’un pauvre plumitif !

Ils veulent un moratoire.

Varquin veut un moratoire parce qu’il est en retard. Ne faites pas attention, et, comme le dit Bison bourré : foncez !

Minute, j’ai quand même la moitié de la Convention contre moi.

La belle affaire ! Depuis quand vous souciez-vous de la Convention ?

Depuis que mon rôle y est devenu capital, finassa l’autre.

Capital ? Mais vous avez des chevilles énormes, mon vieux. Cet attentat a retourné l’opinion. C’est le moment ou jamais d’en profiter. Alors ne faites pas trop le malon (1) !

Vous devriez être plus gentil avec moi. Je viens d’échapper à la mort.

Le magnat leva les yeux au ciel.

Je vous parle d’un temps… quel âge avez-vous ?

Cela n’a aucune importance, subodora Bougebouche.

À l’époque dont je vous parle, les trains étaient encore en silex…

 

(1) Un très beau clin d’œil au chapeau malon du Métapoly de 2015.