La faute par Ariel Weil
Accoudée au comptoir, Yasmine attendait que les grains de sucre brun qui achevaient de cuire dans le café turc se dissolvent entièrement pour adoucir l’amertume déposée au bord de ses lèvres. Le café « boueux » — comme on l’appelait ici, en arabe — reflétait l’âme de Yasmine : sombre, amère et violente. Elle comptait sur l’arabica pour dissiper la fatigue et la mélancolie qui engourdissaient encore son corps. Le lundi était toujours douloureux.