Épisode 2 : Les tribulations de Coach Osvaldinho

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LE MATCH à Belloy-en-France ne s'est pas disputé ce dimanche, le district ayant annulé la totalité des rencontres officielles pour cause d'intempéries. Qu'importe, le néo-coach Osvaldinho, jamais à court d'idées, avait concocté pour ses joueurs une petite séance spéciale pas piquée des hannetons. Au programme : footing et exercices de musculation dans les bois suivis d'un apéro sur le parking. Le principe était ingénieux, il suffisait d'installer un bar de fortune en soulevant le capot arrière d'une bagnole et poser entre les voitures un tableau Velléda piqué à son boulot pour une séance tactique. Principe d'autant plus ingénieux que le coach préféré des piliers de bar selon un sondage de notre correspondant de l’intérieur n'avait plus qu'à se radiner comme une fleur à l'heure du petit jaune et des cawètes. De son propre aveu, il a passé l'âge de faire le guignol en forêt à neuf heures du matin par moins cinq degrés Celsius et il a couru dans sa carrière plus de kilomètres à lui tout seul que tous les joueurs réunis, ce qui doit être vrai, mais dans une autre dimension, une dimension qu'on ne connaît pas encore, qu'on ne connaîtra peut-être jamais, sûrement la cinquième (dimension, pas division).  

Au final, aucun joueur ne s'est rendu à cette séance de travail glaciale et le génial Osvaldinho, que l'on compare volontiers à José Mourinho pour la ressemblance physique comme pour la science du jeu dur en défense et créatif en attaque, a dû se conter de prendre l'apéro tout seul comme un grand joueur de niveau international qu'il a été, dévoilant à la poignée de journalistes présents, soit un écureuil, trois lapins et un couple de moufette, sa dernière trouvaille pour faire progresser sa défense : « Notre défense, c'est du gruyère. Elle me rappelle le PSG des meilleures années. Il faut donc, pour commencer, que j'apprenne le français à notre gardien de but colombien car ses défenseurs ne parlent pas espagnol. Au lieu de leur crier « LAISSE ! » ou « J'AI ! » pour se saisir du ballon, ce con-là braille « MIA MIA MIA », les défenseurs se gênent, surpris par ce cri étrange et inquiétant. Bilan : le cuir fini chaque fois au fond des filets, ce que je déplore, vous comprenez... ».  

 Il y a tellement de choses passionnantes à savoir sur cette équipe qu'il faudrait l'examiner poste par poste. Ne manquez donc pas, en marge de la rubrique « Résultats et résumé du match », le billet hors-série (très prochainement) sur Daniel San José Ruiz, le dernier rempart de cette merveilleuse équipe de vétérans qu'on surnomme désormais les Apocalyptiques, où l'on apprendra tout sur les dessous du football amateur en Ile-de-France et pourquoi les cartels de Cali et Medelin ont la mainmise sur le football val-d'oisien, comment l'argent de la cocaïne permettra à cette équipe de Moussy, ce cher pays de l'enfance d'Osvaldinho, de gagner la prochaine coupe du Val-d'Oise catégorie vétéran et la coupe du comité des + de 45 ans. Hasta la vista amigos. Caramba !  

Classement : bin toujours avant-derniers avec 12 points  

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