Épisode 18 : La fin du suspense

Publié le

UNE VICTOIRE 2 à 0 pour rien. Vigny a gagné ses deux matches, Belloy et Moussy sont relégués. Tout ça pour ça : la descente en division inférieure, la descente aux Enfers. Toute la tragédie du football. Il pleut sur Moussy en ce lundi 8 juin 2011, les cœurs sont maussades. Et pourtant, pourtant...

1 - Une deuxième partie de saison digne d'un prétendant au titre

5 victoires 4 nuls 2 défaites, 30 points pris sur 44 possibles en matches-retour. Avec un tel parcours durant les matches aller, les anciens de Mourininho auraient fini deuxièmes du championnat avec 60 points. Mais les 15 maigres points engrangés avant la trêve hivernale et la reprise de l'équipe par ce génie du coaching (dont le bilan sur un plan personnel est bon voire excellent), auront suffit à précipiter les vétérans moussyacois dans la brouette, celle qui conduit à la 3e division de district. Si tu regardes trop dans l'abîme, l'abîme regarde en toi. Merci Nietzsche, merci monde cruel. Et merci Mourininho, ô Grand Petit Coach, chantre du beau jeu par les ailes en passes courtes, de l’apéro et des cawètes, merci de nous avoir permis de rêver, d'y croire jusqu'à la dernière journée. Hélas, de guerre lasse, c’est finalement ton équipe qui descend.

2 - Un groupe C hyper serré  

Dans n'importe quel autre groupe (A ou B) de 2e division, Moussy, avec 45 points, se serait maintenu, bien au chaud dans le ventre mou du classement.

3 - Une petite dream team tout de même

Moussy a battu (ou au moins fait jeu égal avec) tous les cadors du groupe C : Macabi, Survilliers, Arnouville, Herblay... Mais trop de points ont été perdus bêtement : Vigny, Bouffémont, Belloy... Une équipe contradictoire, capable du meilleur (trophée de l’apéro 2010-2011) comme du pire (relégation), qui s’est peut-être battue elle-même. Une équipe qui, en une saison, aura été confrontée à deux crises internes majeures consécutives à l’entame de championnat catastrophique, une bagarre générale à l’entraînement, cinq démissions, quatre blessés graves, sept arrestations pour conduite en état d’ivresse, un changement de coach, trois divorces, une naissance, un procès en sorcellerie, un maraboutage, un exorciste, la perte de douze ballons dans le petit bois derrière le stade, le vol du jeu de maillots blancs et deux jubilés… De quoi soulever bien des questions sur ce qu’on pourrait qualifier d’acte manqué et nourrir pour le même prix (celui de l’apéro) quelques regrets.

4 - Une fin de championnat épique

Une saison folle avec un suspense digne d’un excellent roman policier (je sais pas moi, Laissez pousser les asperges de San Antonio par exemple), tous les ingrédients s’y trouvant : les résultats d’abord mauvais puis bons, les coups de théâtre, les surprises, les personnages emblématiques, la mafia, l’entrée en scène d’un héros providentiel qu’on attendait plus (Mourininho), du sang, de la sueur, des joies, des larmes et un final poignant et magistral.

5 - Un coaching génial

Mourininho, le coach aux deux grammes par qui la controverse mais aussi l'espoir sont arrivés, ses méthodes louées jadis et décriées aujourd’hui (connivences avec la mafia arbitrale, double ration d’apéro, tactique de jeu en euh 2-1-3-2-1-1…), celui qu’hier encore on surnommait Grand Petit Coach, a perdu son pari. Adieu l'ami, adieu génie, tu resteras à jamais dans le cœur de tous ceux que tu as fait vibrer au bord et sur le terrain. Adieu grand petit homme, va, ne te retourne pas. Ne demande plus où sont les cawètes ni qui s'est occupé des glaçons et si tout le monde à payé sa participation à la collation... Non, tout cela est fini, coach éternel, Mourininho de l'amour. Maintenant, tu demeures au panthéon des étoiles du football, le plus beau et le plus grand de tous les sports que l'humanité ait produit. Mourininho, ce guerrier vaincu qui s'en va, là-bas, petit et flou dans le lointain, est désormais un homme plus seul que jamais, un homme blessé, un homme à abattre, une hyène errante et hurlante dans la vallée de Montmorency, sans club… mais... BOURRÉ QUAND MÊME !

Allez. On ferme, messieurs-dames. Rideau.

Classement final : 11e, relégués en 3e div, et merdeuh.

Rip

Commenter cet article