L’intervention divine
Je construisis une maquette du centre Valvert.
J’y ajoutai quelques personnages en argile, cuits dans un vieux four à potier que j’avais moi-même remis en état. Une fois cuits, je les trempai dans un mélange de peinture, de vernis et d'un solvant de mon invention.
À chaque fois, je prononçai les paroles sacrées : « Je te baptise au nom du Grand Niais, du Grand Nez, du Grand Oneiros, du Fils du Chef et du Saint Empaffé ».
Un jour, on m’annonça que c’était le septième, j’alignai les figurines, comme il était dit dans le rituel. Je les passai en revue et les nommai une par une en les montrant du doigt : le Doc, DJ Valvert, Soares, Jérôme Vacher.
J’eus alors la vision de mon oncle, assis dans son bureau. Il égrenait d'une voix métallique qui semblait lui échapper : le Doc, DJ Valvert, Soares, Jérôme Vacher. Il semblait tendu, les yeux fermés, des gouttes de sueur perlaient sur son front. Il articulait doucement en détachant bien les mots, comme s' il traduisait des paroles en simultané : Un jour on me conduisit au centre Valvert, une clinique psychiatrique dirigée par le professeur Tannenbaum.
Pour la première fois, je faisais l’expérience des techniques de contact neuropsychique.